Le Pr Jean-Yves Blay est directeur du Centre Léon Bérard (CLB), fondateur du WSN et membre du Conseil d’Administration de Synergie Lyon Cancer.
Pourquoi vous êtes-vous intéressé au sarcome ?
Il y a quelques années, les sarcomes étaient un groupe de pathologies orphelines : toute la recherche restait à faire sur ces cancers rares aux multiples aspects. En même temps, les connaissances en biologie sur les sarcomes s’accumulaient et on pouvait penser qu’elles se traduiraient par des solutions thérapeutiques innovantes. C’est effectivement ce qui s’est produit.
Quels étaient les objectifs du WSN et ont-ils évolué depuis 2009 ?
Le but premier du WSN était de créer un think tank permettant de réunir des chercheurs pour échanger en amont sur des programmes de recherche et pour mettre en place une stratégie mondiale de mise en œuvre pour ces maladies rares qui nécessitent la collaboration de chacun. Nous avons toujours cette vision. Nous l’avons secondairement complétée en l’ouvrant à plus de réseaux et en l’élargissant à des missions ponctuelles, mais nous sommes restés vigilants à ne pas nous substituer aux structures existantes et à ne pas « rajouter une couche au millefeuille ». Le partage d’idées reste notre véritable force.
Pouvez-vous me donner un exemple de réussite d’un projet de recherche issu des échanges du réseau ?
En 2008, personne ne s’était encore intéressé aux synovites villonodulaires pigmentées et il n’existait aucune étude prospective ni rétrospective à ce sujet. Depuis, différents programmes de recherche américains et européens ont été réalisés autour des acteurs du WSN, impliquant des partenaires industriels. Elles ont permis d’établir des traitements standards pour ces pathologies.
Le WSN pourrait-il servir de modèle pour d’autres pathologies ?
Lorsque le champ d’application est préalablement structuré, comme c’est le cas pour les groupes sarcome nationaux, il y a effectivement utilité, sinon nécessité, d’une zone de réunion et d’échange. Ce modèle peut s’adapter à un certain nombre de pathologies, particulièrement lorsqu’elles sont rares.